Titre : | Le Bruissement de la langue : essais critiques IV | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Roland Barthes, Auteur | Editeur : | Paris : Ed. du Seuil | Année de publication : | 1984 | Importance : | 1 vol. (412 p.) | Format : | 21 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-02-006931-1 | Langues : | Français | Catégories : | Bruit Langage Philosophie -- 20e siècle
| Résumé : | "Le bruissement dénote un bruit-limite, un bruit impossible : le bruit de ce qui, fonctionnant à la perfection, n'a pas de bruit : bruire, c'est faire entendre l'évaporation même du bruit : le ténu, le brouillé, le frémissant, sont reçus comme les signes d'une annulation sonore. Et la langue, elle, peut-elle buire ? Parole, elle reste, semble-t-il, condamnée au bredouillement ; écriture, au silence et à la distinction des signes : de toute manière, il reste toujours trop de sens pour que le langage accomplisse une jouissance qui serait propre à sa matière. Mais ce qui est impossible n'est pas inconcevable : le bruissement de la langue forme une utopie. Quelle utopie ? Celle d'une musique du sens. Bruissante, confiée au signifiant par un mouvement inouï, inconnu de nos discours rationnels, la langue ne quitterait pas pour autant un horizon de sens : le sens, indivis, impénétrable, innommable, serait cependant posé au loin comme un mirage... le point de fuite de la jouissance. C'est le frisson du sens que j'interroge en écoutant le bruissement du langage - de ce langage qui est ma Nature à moi, homme moderne."R.B. |
Le Bruissement de la langue : essais critiques IV [texte imprimé] / Roland Barthes, Auteur . - Paris : Ed. du Seuil, 1984 . - 1 vol. (412 p.) ; 21 cm. ISBN : 978-2-02-006931-1 Langues : Français Catégories : | Bruit Langage Philosophie -- 20e siècle
| Résumé : | "Le bruissement dénote un bruit-limite, un bruit impossible : le bruit de ce qui, fonctionnant à la perfection, n'a pas de bruit : bruire, c'est faire entendre l'évaporation même du bruit : le ténu, le brouillé, le frémissant, sont reçus comme les signes d'une annulation sonore. Et la langue, elle, peut-elle buire ? Parole, elle reste, semble-t-il, condamnée au bredouillement ; écriture, au silence et à la distinction des signes : de toute manière, il reste toujours trop de sens pour que le langage accomplisse une jouissance qui serait propre à sa matière. Mais ce qui est impossible n'est pas inconcevable : le bruissement de la langue forme une utopie. Quelle utopie ? Celle d'une musique du sens. Bruissante, confiée au signifiant par un mouvement inouï, inconnu de nos discours rationnels, la langue ne quitterait pas pour autant un horizon de sens : le sens, indivis, impénétrable, innommable, serait cependant posé au loin comme un mirage... le point de fuite de la jouissance. C'est le frisson du sens que j'interroge en écoutant le bruissement du langage - de ce langage qui est ma Nature à moi, homme moderne."R.B. |
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