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Tools, 3. Plier / To fold / Clémentine Berry
Titre de série : Tools, 3 Titre : Plier / To fold Type de document : texte imprimé Auteurs : Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Marine Armandin, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Vivien Brenière, Auteur ; Simon Bauchet, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Thomas Chéné (1985-...), Auteur ; Rebekka Deubner (1989-....), Auteur ; Abderrahman El Elaammari, Auteur ; Charly Gosp, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Anaïck Lejart, Auteur ; Isabelle Moisy-Cobti, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Sophie Tajan, Auteur ; Mathilde Vallantin Dulac (1991-...), Auteur Editeur : Paris : Tools magazine Année de publication : 2023 Importance : 247 p. Présentation : ill. en coul. Format : 29 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9578769-2-1 Langues : Français Anglais Catégories : Pliage Résumé : On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre… Les plis de l'eau… Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises… les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement – et alors, on vous laisse imaginer la suite…
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre… On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.
D'une certaine manière, on peut dire que le pli se trouve à la frontière entre deux forces contraires : celle de l'ordre et celle du désordre. Au milieu, on trouve une sorte d'équilibre plus ou moins précaire : tant qu'on plie, on ne rompt pas.
Donc on plie, oui, mais parfois, on ne plie plus. Parce qu'on n'y arrive plus, ou tout simplement parce qu'on n'en a plus envie. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui froissent, comme cette adolescente qui se sent bien dans son désordre.
On espère donc que les lecteurs et les lectrices s'émerveilleront comme nous des immenses possibilités du pli pour construire des mondes ; mais aussi qu'il percevront que le pli, l'ordre, la mesure, il faut savoir les dépasser. Et si même Marie Kondo, la papesse de l'ordre, a arrêté de plier ses chaussettes, c'est bien que tout le monde a aussi parfois le droit de lâcher prise… (source éditeur)Tools, 3. Plier / To fold [texte imprimé] / Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Marine Armandin, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Vivien Brenière, Auteur ; Simon Bauchet, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Thomas Chéné (1985-...), Auteur ; Rebekka Deubner (1989-....), Auteur ; Abderrahman El Elaammari, Auteur ; Charly Gosp, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Anaïck Lejart, Auteur ; Isabelle Moisy-Cobti, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Sophie Tajan, Auteur ; Mathilde Vallantin Dulac (1991-...), Auteur . - Paris : Tools magazine, 2023 . - 247 p. : ill. en coul. ; 29 cm.
ISBN : 978-2-9578769-2-1
Langues : Français Anglais
Catégories : Pliage Résumé : On plie. Tous les jours, on plie. On plie du bois, du linge, du métal, du carton, de la terre, on plie même nos jambes, nos bras. Le pli s'immisce au creux de la peau, dans le coin des yeux, dans les mouvements de la terre… Les plis de l'eau… Le pli est partout.
Dans les métiers aussi, le pli est à l'origine de nombreux gestes techniques : cintrer, plisser, tordre, former, ployer, etc. Éventails, parachutes, tentes, serviettes, chaises… les objets se plient et se replient. Tout le temps.
Donc, on plie. Mais pour quoi faire ? C'est ce qu'on a tenté de comprendre avec ce troisième numéro du magazine Tools.
Un zingueur plie le métal avec sa plieuse portative. Une plisseuse plisse le carton avec ses doigts de fée. Un serveur de bistrot plie chaque jour les serviettes en tissu en attendant le rush du service. Un designer dessine les plis qui éviteront des assemblages trop complexes. Un ingénieur calcule le poids et la portée des armatures de la tente afin qu'elle puisse se déployer d'un seul geste. Une couturière plisse d'un geste précis le tombé d'une jupe de lit. Un légionnaire apprend à repasser et plisser sa chemise. Un militaire plie de la tôle pour construire à la hâte une caserne préfabriquée.
Parfois, plier c'est une question de vie ou de mort. Prenez l'exemple d'un parachute replié. Au prochain saut, il risque fort de ne pas se déplier correctement – et alors, on vous laisse imaginer la suite…
Au fur et à mesure de la construction de ce numéro 3, on s'est donc rendu compte que plier, parfois veut dire cadrer : prendre le pli, rentrer dans le cadre… On dit bien « se plier aux règles ». C'est peut-être le numéro de Tools où le lecteur ou la lectrice rencontrera le plus de militaires ! En effet, l'invention de nouveaux matériaux pliés, cintrés ou ondulés ont parfois appuyé des logiques de camps temporaires, d'infrastructures d'urgences.
On trouvera dans ce numéro aussi des vies nomades, des plis effectués dans l'urgence, comme lorsqu'on déploie une tente dans la rue, dans un contexte précaire. Plier, déplier, c'est alors une façon de se protéger, de chercher un abri.
On aura un aperçu des couches de temps immenses qui se faufilent dans chacun de nos plis : les gestes du pliage accompagnent l'Humanité depuis bien longtemps, depuis les premiers outils et les premières toges. Le pli fait partie, par exemple sous la forme des drapés, de notre histoire culturelle commune. Au temps de la modernité et de l'industrie, le pli est devenu le moyen de concilier des vies de plus en plus urbaines et sédentaires avec le désir du mouvement, comme une sorte de pont entre le passé et le présent. Le pli fait gagner de la place dans les appartements de ville, fait entrer de nouveaux objets dans des espaces de plus en plus petits. Comme si on était des escargots avec notre maison sur le dos, comme si on allait tout emporter, bientôt, sur le toit de la voiture.
D'une certaine manière, on peut dire que le pli se trouve à la frontière entre deux forces contraires : celle de l'ordre et celle du désordre. Au milieu, on trouve une sorte d'équilibre plus ou moins précaire : tant qu'on plie, on ne rompt pas.
Donc on plie, oui, mais parfois, on ne plie plus. Parce qu'on n'y arrive plus, ou tout simplement parce qu'on n'en a plus envie. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui froissent, comme cette adolescente qui se sent bien dans son désordre.
On espère donc que les lecteurs et les lectrices s'émerveilleront comme nous des immenses possibilités du pli pour construire des mondes ; mais aussi qu'il percevront que le pli, l'ordre, la mesure, il faut savoir les dépasser. Et si même Marie Kondo, la papesse de l'ordre, a arrêté de plier ses chaussettes, c'est bien que tout le monde a aussi parfois le droit de lâcher prise… (source éditeur)Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 021631 745.5 BER Périodique Médiathèque Fonds général Disponible Tools, 4. Couper / To cut / Clémentine Berry
Titre de série : Tools, 4 Titre : Couper / To cut Type de document : texte imprimé Auteurs : Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Maggie Oran, Traducteur ; Marine Armandin ; Camille Azaïs (1984-...) ; Vivien Brenière ; Jenna Castetbon ; Bérangère Bussioz ; Daniel Everett (1951-...) ; Claire Kail ; Alix Lacloche (1986-...) ; Charles Negre (1988-...) ; Mark Peckmezian ; Tristan Pierard ; Maciek Pożoga ; Sophie Tajan ; Romuald Roudier Theron ; Charlotte Willaume ; Paul Zahnd Année de publication : 2024 Importance : 247 p. Présentation : ill. en coul. Format : 29 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9578769-3-8 Langues : Français Anglais Catégories : Arts décoratifs
Coupe
Design
Outils de coupeRésumé : Alors qu'aujourd'hui, les idées de réparation, de suture, de reconstruction, et, en général, de prendre soin retiennent l'attention, pourquoi s'intéresser à celles et ceux qui découpent, défont, détruisent ?
Premier constat : Qu'on en soit conscient ou pas, le geste de couper est partout. Dans les gestes mais surtout, comme le montre Claire Kail, dans sa contribution, jusque dans les mots.
On coupe du bois, des légumes, du tissu, du papier, du métal, mais on coupe aussi à travers champs, on coupe la parole et la poire en deux ; on coupe le gâteau (pour mieux le partager ?) ; on se coupe les cheveux, parfois en quatre ; on coupe les ponts et on se coupe du monde ; on nous coupe les vivres et aussi le souffle. On coupe court, quand on n'en peut plus : parfois, trancher, c'est une manière de s'en sortir, voire une question de survie.
Dans les métiers artisanaux, couper fait partie des opérations de base de la fabrication des objets. On enlève de la substance, on évide, on taille, on sculpte : d'un matériau brut on tire une forme en retirant, en séparant les éléments. On rencontrera ici des passionnés de la coupe, des artistes de la séparation : un charpentier qui équarrit à la main les arbres qu'il a lui-même choisis dans la forêt. Un boucher qui s'attaque à la carcasse d'une vache, patiemment, pour en détacher les meilleurs morceaux sans gâcher. Un artisan qui sculpte avec minutie des pierres de valeur inestimable. Une toiletteuse qui tond un petit chien pour faire plaisir à son maître, et peut-être lui permettre d'être encore plus aimé. Un jardiner qui sculpte des buis au gré de ses images mentales et de ses rêves.
On ne va pas se le cacher : couper c'est avant tout un geste violent. On est tous et toutes abreuvées de représentations, sans doute fausses pour la plupart, des premiers humains inventant l'objet tranchant pour chasser, tuer, faire la guerre, apprêter des peaux, percer des os, racler des crânes ou couper des arbres. Homo sapiens sapiens a tracé sa route et fait sa place dans les grandes forêts préhistoriques en défrichant, en décimant la mégafaune et en coupant ; on sait ainsi grâce au carbone 14 que les premiers couteaux datent d'au moins 2,5 millions d'années. Il est même fort probable que nous ayons appris à couper avant même de savoir maîtriser le feu. La découpe chemine avec l'humanité depuis le premier silex taillé jusqu'à notre ère industrielle, elle n'a rien perdu de sa charge violente et hostile.
Aujourd'hui encore, « couper » évoque des images de meurtres, de dissection, de sang qui coule, de tronçonneuses en folie dans des films d'horreur. Alors serait-il possible de concevoir la coupe comme une pratique réparatrice, et pas seulement comme quelque chose qui tire dans le sens contraire de la vie ?
Pour ce numéro, notre petite équipe est allée à la rencontre de toute une diversité de personnes qui nous ont faits changer d'avis. La chirurgienne esthétique, rencontrée par Jenna Castetbon et Romuald Roudier Théron, œuvre avant tout pour effacer les complexes et rendre confiance. Pour le même article, les auteur·ices sont allés à la rencontre d'un taxidermiste qui, en véritable artiste, redonne vie et intentions aux animaux qu'il découpe et vide de leurs entrailles. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui taillent des choses qui repoussent. L'article de Bérangère Bussioz nous apprend que pour cela il faut élaguer en fonction des saisons et des lunes, lorsque la végétation est « hors sève ». On trouve aussi des coupeurs de choses qui ne repousseront pas, comme cette carrière de pierre en Charente qui n'en a plus que pour une trentaine d'années d'exploitation : Qu'engage la découpe quand elle se fait à une telle échelle ? se demande Camille Azaïs dans son reportage.
Couper, bien évidemment, nous fait regarder la matière, mais aussi en passionné·es que nous sommes, les outils qui servent à la travailler. Haveuses, chante-perces, découpe au laser : on trouvera dans ce numéro un florilège de noms et de formes d'outils, des plus anciens aux ultramodernes, artisanaux (Les outils pour découper le cuir) comme industriels (La découpe industrielle). Couper c'est un équilibre à trouver : il faut souvent employer la force, mais avoir aussi de la délicatesse, de la précision, parfois au micron près. Les artisans de la pierre précieuse rencontrés par Tristan Pierard, qui n'ont pas le droit à l'erreur, en savent quelque chose.
Coupons court donc, et venons-en au fait : To Cut nous a ouvert de nouveaux horizons, tout en ambivalence et en délicatesse. Parfois ce fut à rebours de nos intuitions, mais toujours au plus proche des matières, des gestes et des savoir-faire ; autrement dit, 100 % Tools Magazine. (source éditeur)Tools, 4. Couper / To cut [texte imprimé] / Clémentine Berry, Directeur de publication, rédacteur en chef ; Maggie Oran, Traducteur ; Marine Armandin ; Camille Azaïs (1984-...) ; Vivien Brenière ; Jenna Castetbon ; Bérangère Bussioz ; Daniel Everett (1951-...) ; Claire Kail ; Alix Lacloche (1986-...) ; Charles Negre (1988-...) ; Mark Peckmezian ; Tristan Pierard ; Maciek Pożoga ; Sophie Tajan ; Romuald Roudier Theron ; Charlotte Willaume ; Paul Zahnd . - 2024 . - 247 p. : ill. en coul. ; 29 cm.
ISBN : 978-2-9578769-3-8
Langues : Français Anglais
Catégories : Arts décoratifs
Coupe
Design
Outils de coupeRésumé : Alors qu'aujourd'hui, les idées de réparation, de suture, de reconstruction, et, en général, de prendre soin retiennent l'attention, pourquoi s'intéresser à celles et ceux qui découpent, défont, détruisent ?
Premier constat : Qu'on en soit conscient ou pas, le geste de couper est partout. Dans les gestes mais surtout, comme le montre Claire Kail, dans sa contribution, jusque dans les mots.
On coupe du bois, des légumes, du tissu, du papier, du métal, mais on coupe aussi à travers champs, on coupe la parole et la poire en deux ; on coupe le gâteau (pour mieux le partager ?) ; on se coupe les cheveux, parfois en quatre ; on coupe les ponts et on se coupe du monde ; on nous coupe les vivres et aussi le souffle. On coupe court, quand on n'en peut plus : parfois, trancher, c'est une manière de s'en sortir, voire une question de survie.
Dans les métiers artisanaux, couper fait partie des opérations de base de la fabrication des objets. On enlève de la substance, on évide, on taille, on sculpte : d'un matériau brut on tire une forme en retirant, en séparant les éléments. On rencontrera ici des passionnés de la coupe, des artistes de la séparation : un charpentier qui équarrit à la main les arbres qu'il a lui-même choisis dans la forêt. Un boucher qui s'attaque à la carcasse d'une vache, patiemment, pour en détacher les meilleurs morceaux sans gâcher. Un artisan qui sculpte avec minutie des pierres de valeur inestimable. Une toiletteuse qui tond un petit chien pour faire plaisir à son maître, et peut-être lui permettre d'être encore plus aimé. Un jardiner qui sculpte des buis au gré de ses images mentales et de ses rêves.
On ne va pas se le cacher : couper c'est avant tout un geste violent. On est tous et toutes abreuvées de représentations, sans doute fausses pour la plupart, des premiers humains inventant l'objet tranchant pour chasser, tuer, faire la guerre, apprêter des peaux, percer des os, racler des crânes ou couper des arbres. Homo sapiens sapiens a tracé sa route et fait sa place dans les grandes forêts préhistoriques en défrichant, en décimant la mégafaune et en coupant ; on sait ainsi grâce au carbone 14 que les premiers couteaux datent d'au moins 2,5 millions d'années. Il est même fort probable que nous ayons appris à couper avant même de savoir maîtriser le feu. La découpe chemine avec l'humanité depuis le premier silex taillé jusqu'à notre ère industrielle, elle n'a rien perdu de sa charge violente et hostile.
Aujourd'hui encore, « couper » évoque des images de meurtres, de dissection, de sang qui coule, de tronçonneuses en folie dans des films d'horreur. Alors serait-il possible de concevoir la coupe comme une pratique réparatrice, et pas seulement comme quelque chose qui tire dans le sens contraire de la vie ?
Pour ce numéro, notre petite équipe est allée à la rencontre de toute une diversité de personnes qui nous ont faits changer d'avis. La chirurgienne esthétique, rencontrée par Jenna Castetbon et Romuald Roudier Théron, œuvre avant tout pour effacer les complexes et rendre confiance. Pour le même article, les auteur·ices sont allés à la rencontre d'un taxidermiste qui, en véritable artiste, redonne vie et intentions aux animaux qu'il découpe et vide de leurs entrailles. Dans ce numéro, il y a aussi des gens qui taillent des choses qui repoussent. L'article de Bérangère Bussioz nous apprend que pour cela il faut élaguer en fonction des saisons et des lunes, lorsque la végétation est « hors sève ». On trouve aussi des coupeurs de choses qui ne repousseront pas, comme cette carrière de pierre en Charente qui n'en a plus que pour une trentaine d'années d'exploitation : Qu'engage la découpe quand elle se fait à une telle échelle ? se demande Camille Azaïs dans son reportage.
Couper, bien évidemment, nous fait regarder la matière, mais aussi en passionné·es que nous sommes, les outils qui servent à la travailler. Haveuses, chante-perces, découpe au laser : on trouvera dans ce numéro un florilège de noms et de formes d'outils, des plus anciens aux ultramodernes, artisanaux (Les outils pour découper le cuir) comme industriels (La découpe industrielle). Couper c'est un équilibre à trouver : il faut souvent employer la force, mais avoir aussi de la délicatesse, de la précision, parfois au micron près. Les artisans de la pierre précieuse rencontrés par Tristan Pierard, qui n'ont pas le droit à l'erreur, en savent quelque chose.
Coupons court donc, et venons-en au fait : To Cut nous a ouvert de nouveaux horizons, tout en ambivalence et en délicatesse. Parfois ce fut à rebours de nos intuitions, mais toujours au plus proche des matières, des gestes et des savoir-faire ; autrement dit, 100 % Tools Magazine. (source éditeur)Réservation
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Code-barres Cote Support Localisation Section Disponibilité 022444 745.5 BER Périodique Médiathèque Fonds général Disponible Tools, 5. Tourner / Clémentine Berry
Titre de série : Tools, 5 Titre : Tourner Titre original : = To spin Type de document : texte imprimé Auteurs : Clémentine Berry, Editeur scientifique ; Maggie Oran, Traducteur ; Tom Johnson ; Simon Bauchet, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Pauline Lecerf, Auteur ; Nara Lee (1973-....), Auteur ; Adrien Toubiana, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Valentin Giabobetti, Auteur ; Daphné Aubé, Auteur ; Jean-Simon Roch, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Louis Canadas, Auteur Année de publication : 2025 Importance : 247 p. Présentation : ill. en coul. et en n. et b. Format : 29 cm ISBN/ISSN/EAN : 978-2-9578769-7-6 Note générale : Titre complet du magazine : Tools, technique and savoir-faire in Art, Design, Craft, Industry
Bilingue français-anglaisLangues : Français Anglais Catégories : Arts décoratifs
Bois
Céramique
Design
Laine
Toupie (jeu)Résumé : Le monde tourne, et avec lui, tout ce qui est à sa surface : vous, moi, les arbres, la mer, les montagnes. On a beau se bercer de l'illusion que tout est immobile, la réalité, c'est qu'on est perpétuellement en mouvement. La planète fait des tours sur elle-même, elle tourne autour du soleil, et nous, là, au moment où je vous parle, on est en quelque sorte le produit de cette rotation : c'est grâce au cycle des jours, des saisons et des années que notre planète offre les conditions favorables à la vie.
Comme l'écrit Simon Bauchet dans son article « Des machines qui tournent », les humains n'ont jamais cessé de reproduire ce mouvement pour faire tourner les machines et fabriquer le monde matériel qui nous entoure. To Spin, c'est plus qu'un simple mot : c'est une dynamique, une force, une nécessité, presque une philosophie. Les artisans le savent bien. Dans leurs ateliers, nombreux sont les objets qui tournent : le tour du potier, celui du tourneur sur bois, la bobine du filateur qui étire la laine pour en faire du fil. Le verre, lui aussi, tourne sous la main du souffleur pour devenir une cive, ces disques qui captent la lumière et sont les ancêtres de nos vitres modernes. Les verres anciens témoignent de ce savoir-faire : irréguliers, vibrants, ils témoignent du geste de l'artisan qui les a façonnés. La matière ne se travaille pas si facilement : il faut comprendre son rythme, accompagner son mouvement, aller dans le sens dans lequel elle se laisse façonner plutôt que de la contraindre. On s'étonne : pourquoi la mise en rotation la rend souvent plus docile ? Pourquoi est-ce que la faire tourner lui confère de la légèreté ? C'est dans cette maîtrise du tour, dans cet équilibre entre vitesse et précision que tout se joue. Chaque geste, chaque rotation ont leur importance. Un peu trop vite, et tout s'écroule, pas assez et rien ne prend forme.
On a regardé plus loin. Des notions de physique élémentaire nous sont revenues : force centrifuge, gravitationnelle, gyroscopique, comme celle qui permet à un frisbee de glisser sur l'air. Là où l'énergie se trouve, dans le mouvement chaotique de la nature, l'homme a souvent réussi à la capter avec des technologies qui tournent. Les moulins à vent, témoins de siècles d'ingéniosité, dont les ailes se mettent en mouvement au moindre souffle, remplacés aujourd'hui par les turbines hydroélectriques parfois gigantesques qui transforment la force de l'eau en électricité. Les wind spinners, ces sculptures cinétiques qui captent le vent pour le rendre visible à travers le mouvement continu de leurs rotations, illustrent ce besoin de jouer avec le mouvement, d'en profiter, mais aussi de l'admirer pour ce qu'il est : un phénomène à la fois puissant et hypnotique.
Et puis, en levant les yeux, on a vu d'autres cercles. Le cycle des saisons recommence inlassablement. Le soleil se lève, se couche, revient. La lune grandit, disparaît, renaît. Ces rythmes naturels, dont la forme et toujours le cycle, ont donné naissance à une autre invention humaine qui ne cesse de tourner depuis : le temps ! Depuis qu'on le mesure avec des horloges, le temps réussit l'exploit de tourner tout en avançant. Car on pourrait croire que tourner, c'est répéter, qu'on est condamné à revenir toujours au même point. Mais c'est faux. La rotation est une avancée. Chaque tour nous emmène ailleurs. Chaque cycle, même s'il semble identique, est en fait une variation, une nouvelle étape. C'est une boucle qui n'est jamais fermée – en tout cas, c'est comme ça qu'on a voulu le regarder dans ce nouveau numéro de Tools.
Il y a quelque chose de vertigineux dans cette idée. Parce que si tout tourne, alors rien ne s'arrête vraiment. Le temps file, inexorable. Sur le cadran des horloges, les aiguilles dessinent des cercles implacables. C'est le rappel que tout passe, que tout se transforme. Que nous aussi, nous sommes pris dans ce grand mouvement : notre propre existence est une révolution, un cycle avec un début et une fin. Comme un vinyle dont l'aiguille suivrait inlassablement les sillons, jouant encore et encore la même mélodie, mais jamais exactement la même chanson.
Le corps humain, lui aussi, peut se mettre en rotation. Les danseurs connaissent bien ce vertige. Ceux qui, en tournant sur eux-mêmes, défient la gravité, jouent avec l'équilibre, créent du mouvement à partir de leur propre inertie. Regardez un patineur qui accélère sa rotation en rapprochant ses bras de son corps, un danseur de pole qui joue avec sa barre grâce à la distribution de son poids autour de l'axe de rotation. Jouer de ce vertige pour en faire une source de création et d'expression, voici une des belles choses que savent faire les humains.
Même nos pensées suivent cette logique de rotation. D'une idée qui traverse notre esprit, repart, revient plus tard sous une autre forme, on dit qu'elle « tourne en boucle ». Et ce n'est pas forcément négatif : revenir sans cesse sur les mêmes intuitions, les mêmes images, c'est aussi une manière de leur impartir le temps de trouver la forme parfaite, comme une boule d'argile sur un tour de potier.
Ce numéro de Tools est le plus mouvant à ce jour. Il bouge, il tourbillonne, il oscille, il nous donne presque le tournis. Il s'inspire de la nature mais aussi de la main de l'homme qui, depuis toujours, accompagne et dompte le mouvement. Un numéro un peu mystique où on laisse l'univers nous rappeler qu'au fond tout n'est qu'une question de rotation.
Alors, accrochez-vous, et venez tourner avec nous. (résumé éditeur)Tools, 5. Tourner = = To spin [texte imprimé] / Clémentine Berry, Editeur scientifique ; Maggie Oran, Traducteur ; Tom Johnson ; Simon Bauchet, Auteur ; Claire Kail, Auteur ; Camille Azaïs (1984-...), Auteur ; Pauline Lecerf, Auteur ; Nara Lee (1973-....), Auteur ; Adrien Toubiana, Auteur ; Jenna Castetbon, Auteur ; Romuald Roudier Theron, Auteur ; Valentin Giabobetti, Auteur ; Daphné Aubé, Auteur ; Jean-Simon Roch, Auteur ; Tristan Pierard, Auteur ; Louis Canadas, Auteur . - 2025 . - 247 p. : ill. en coul. et en n. et b. ; 29 cm.
ISBN : 978-2-9578769-7-6
Titre complet du magazine : Tools, technique and savoir-faire in Art, Design, Craft, Industry
Bilingue français-anglais
Langues : Français Anglais
Catégories : Arts décoratifs
Bois
Céramique
Design
Laine
Toupie (jeu)Résumé : Le monde tourne, et avec lui, tout ce qui est à sa surface : vous, moi, les arbres, la mer, les montagnes. On a beau se bercer de l'illusion que tout est immobile, la réalité, c'est qu'on est perpétuellement en mouvement. La planète fait des tours sur elle-même, elle tourne autour du soleil, et nous, là, au moment où je vous parle, on est en quelque sorte le produit de cette rotation : c'est grâce au cycle des jours, des saisons et des années que notre planète offre les conditions favorables à la vie.
Comme l'écrit Simon Bauchet dans son article « Des machines qui tournent », les humains n'ont jamais cessé de reproduire ce mouvement pour faire tourner les machines et fabriquer le monde matériel qui nous entoure. To Spin, c'est plus qu'un simple mot : c'est une dynamique, une force, une nécessité, presque une philosophie. Les artisans le savent bien. Dans leurs ateliers, nombreux sont les objets qui tournent : le tour du potier, celui du tourneur sur bois, la bobine du filateur qui étire la laine pour en faire du fil. Le verre, lui aussi, tourne sous la main du souffleur pour devenir une cive, ces disques qui captent la lumière et sont les ancêtres de nos vitres modernes. Les verres anciens témoignent de ce savoir-faire : irréguliers, vibrants, ils témoignent du geste de l'artisan qui les a façonnés. La matière ne se travaille pas si facilement : il faut comprendre son rythme, accompagner son mouvement, aller dans le sens dans lequel elle se laisse façonner plutôt que de la contraindre. On s'étonne : pourquoi la mise en rotation la rend souvent plus docile ? Pourquoi est-ce que la faire tourner lui confère de la légèreté ? C'est dans cette maîtrise du tour, dans cet équilibre entre vitesse et précision que tout se joue. Chaque geste, chaque rotation ont leur importance. Un peu trop vite, et tout s'écroule, pas assez et rien ne prend forme.
On a regardé plus loin. Des notions de physique élémentaire nous sont revenues : force centrifuge, gravitationnelle, gyroscopique, comme celle qui permet à un frisbee de glisser sur l'air. Là où l'énergie se trouve, dans le mouvement chaotique de la nature, l'homme a souvent réussi à la capter avec des technologies qui tournent. Les moulins à vent, témoins de siècles d'ingéniosité, dont les ailes se mettent en mouvement au moindre souffle, remplacés aujourd'hui par les turbines hydroélectriques parfois gigantesques qui transforment la force de l'eau en électricité. Les wind spinners, ces sculptures cinétiques qui captent le vent pour le rendre visible à travers le mouvement continu de leurs rotations, illustrent ce besoin de jouer avec le mouvement, d'en profiter, mais aussi de l'admirer pour ce qu'il est : un phénomène à la fois puissant et hypnotique.
Et puis, en levant les yeux, on a vu d'autres cercles. Le cycle des saisons recommence inlassablement. Le soleil se lève, se couche, revient. La lune grandit, disparaît, renaît. Ces rythmes naturels, dont la forme et toujours le cycle, ont donné naissance à une autre invention humaine qui ne cesse de tourner depuis : le temps ! Depuis qu'on le mesure avec des horloges, le temps réussit l'exploit de tourner tout en avançant. Car on pourrait croire que tourner, c'est répéter, qu'on est condamné à revenir toujours au même point. Mais c'est faux. La rotation est une avancée. Chaque tour nous emmène ailleurs. Chaque cycle, même s'il semble identique, est en fait une variation, une nouvelle étape. C'est une boucle qui n'est jamais fermée – en tout cas, c'est comme ça qu'on a voulu le regarder dans ce nouveau numéro de Tools.
Il y a quelque chose de vertigineux dans cette idée. Parce que si tout tourne, alors rien ne s'arrête vraiment. Le temps file, inexorable. Sur le cadran des horloges, les aiguilles dessinent des cercles implacables. C'est le rappel que tout passe, que tout se transforme. Que nous aussi, nous sommes pris dans ce grand mouvement : notre propre existence est une révolution, un cycle avec un début et une fin. Comme un vinyle dont l'aiguille suivrait inlassablement les sillons, jouant encore et encore la même mélodie, mais jamais exactement la même chanson.
Le corps humain, lui aussi, peut se mettre en rotation. Les danseurs connaissent bien ce vertige. Ceux qui, en tournant sur eux-mêmes, défient la gravité, jouent avec l'équilibre, créent du mouvement à partir de leur propre inertie. Regardez un patineur qui accélère sa rotation en rapprochant ses bras de son corps, un danseur de pole qui joue avec sa barre grâce à la distribution de son poids autour de l'axe de rotation. Jouer de ce vertige pour en faire une source de création et d'expression, voici une des belles choses que savent faire les humains.
Même nos pensées suivent cette logique de rotation. D'une idée qui traverse notre esprit, repart, revient plus tard sous une autre forme, on dit qu'elle « tourne en boucle ». Et ce n'est pas forcément négatif : revenir sans cesse sur les mêmes intuitions, les mêmes images, c'est aussi une manière de leur impartir le temps de trouver la forme parfaite, comme une boule d'argile sur un tour de potier.
Ce numéro de Tools est le plus mouvant à ce jour. Il bouge, il tourbillonne, il oscille, il nous donne presque le tournis. Il s'inspire de la nature mais aussi de la main de l'homme qui, depuis toujours, accompagne et dompte le mouvement. Un numéro un peu mystique où on laisse l'univers nous rappeler qu'au fond tout n'est qu'une question de rotation.
Alors, accrochez-vous, et venez tourner avec nous. (résumé éditeur)Réservation
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