Titre : | Essais sur la nature et la culture | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Vilém Flusser, Auteur ; Georges Durand, Traducteur | Editeur : | Belval : Circé | Année de publication : | impr. 2005 | Importance : | 1 vol. (123 p.) | Format : | 21 cm | ISBN/ISSN/EAN : | 2-84242-203-1 | Langues : | Français Langues originales : Portugais | Catégories : | Philosophie de la nature
| Résumé : | « Venant de la plaine, qui s’approche d’une chaîne montagneuse, et tout à coup pressent que ces formes nuageuses bleues apparaissant à l’horizon pourraient être des montagnes, peut nourrir les pensées suivantes : je soupçonne que ces formes à l’horizon sont des montagnes et non pas des nuages, bien qu’elles paraissent être des nuages, parce que je sais que les montagnes, vues de loin, ressemblent à des nuages. Si je ne l’avais pas su, jamais ce soupçon ne me serait venu à l’esprit. Dans quelques minutes, je confirmerai ou non ce soupçon : je verrai si ces formes sont des montagnes ou des nuages. Mais supposons que je n’aie jamais vu de montagnes ou que je n’en aie jamais entendu parler : il ne fait, à l’évidence, aucun doute que ces formes à l’horizon sont des nuages. Et, dans quelques minutes, lorsque ces formes se seront révélées comme n’étant pas des nuages, que verrai-je ? N’aurai-je pas une expérience tellement extraordinaire et violente que j’en éprouverai un choc ? Un choc capable de me tuer ? Pour qui ne connaît que les plaines, pour qui le paysage est toujours plat, il sera difficile de survivre à la confrontation avec quelque chose d’aussi immensément extraordinaire, d’aussi gigantesquement absurde que les montagnes. » |
Essais sur la nature et la culture [texte imprimé] / Vilém Flusser, Auteur ; Georges Durand, Traducteur . - Belval : Circé, impr. 2005 . - 1 vol. (123 p.) ; 21 cm. ISBN : 2-84242-203-1 Langues : Français Langues originales : Portugais Catégories : | Philosophie de la nature
| Résumé : | « Venant de la plaine, qui s’approche d’une chaîne montagneuse, et tout à coup pressent que ces formes nuageuses bleues apparaissant à l’horizon pourraient être des montagnes, peut nourrir les pensées suivantes : je soupçonne que ces formes à l’horizon sont des montagnes et non pas des nuages, bien qu’elles paraissent être des nuages, parce que je sais que les montagnes, vues de loin, ressemblent à des nuages. Si je ne l’avais pas su, jamais ce soupçon ne me serait venu à l’esprit. Dans quelques minutes, je confirmerai ou non ce soupçon : je verrai si ces formes sont des montagnes ou des nuages. Mais supposons que je n’aie jamais vu de montagnes ou que je n’en aie jamais entendu parler : il ne fait, à l’évidence, aucun doute que ces formes à l’horizon sont des nuages. Et, dans quelques minutes, lorsque ces formes se seront révélées comme n’étant pas des nuages, que verrai-je ? N’aurai-je pas une expérience tellement extraordinaire et violente que j’en éprouverai un choc ? Un choc capable de me tuer ? Pour qui ne connaît que les plaines, pour qui le paysage est toujours plat, il sera difficile de survivre à la confrontation avec quelque chose d’aussi immensément extraordinaire, d’aussi gigantesquement absurde que les montagnes. » |
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